N°66 - Le plan de continuité d'activité - 07 Mai 2015 | Exaris.fr |
ExarisInfo 66 - Plan de Continuité d'Activité.pdf |
Bonne pratique ou nécessité ? |
||
Historiquement, la notion de « Plan de Continuité d’Activité » (PCA) est plus répandue dans les pays anglo-saxons, où dès les années 90 l’audit d’un fournisseur intégrait la prise en compte des mesures en place pour prévenir au mieux une rupture d’approvisionnement en matières premières. Ce point était d’autant plus crucial que les fournisseurs référencés étaient peu nombreux. Puis le concept de PCA a connu un écho important en France, notamment dans les industries alimentaires, lors de la crise H1N1 dite de la « grippe aviaire ». Il fut alors demandé à chaque entreprise d’anticiper les impacts éventuels de la pandémie sur ses activités et de prévoir les mesures alternatives permettant la continuité de l’activité. Pour les industriels il s’agissait notamment de prévoir l’organisation permettant de produire en fonction des effectifs touchés et des stocks de matières utilisables, et en quelles quantités. Il était alors fréquent de demander à ses fournisseurs leurs propres PCA. Aujourd’hui la pression de la grippe aviaire est retombée, mais à une période où la pression économique d’une part et la pression compétitive d’autre part sont très fortes, les menaces protéiformes (accident météorologique, crise sanitaire, malveillance, fraude…), le besoin d’anticipation et de maîtrise des risques se traduit par une réapparition croissante des demandes de PCA de clients vers leurs fournisseurs. L’enjeu est bien sûr, encore une fois, d’assurer au mieux la pérennité des entreprises tout en évitant toute surenchère contre-productive. L’idée d’un PCA global qui permettrait d’anticiper les risques majeurs impactant des ressources critiques apparaît donc pertinente… mais pas à n’importe quel prix. | ||
1. Procédure de gestion de crise : nécessaire mais pas suffisante |
||
La ou les procédures de gestion de crise constituent désormais un incontournable de tout système de management. Il s’agit pour l’entreprise de prévoir l’organisation, les responsabilités, les flux de communication et les réflexes à adopter dans le cas où une crise surviendrait. L’enjeu est notamment de ne pas « paniquer » le jour où la crise survient de sorte à en sortir avec le minimum de dommages. En plus d’une mise à jour régulière des données, ces procédures doivent aussi faire l’objet de formations et de tests. Le test minimum légal demandé est le test d’évacuation, dans le cas de la gestion d’un incendie. D’autres tests, potentiellement utiles en cas de gestion de crise, sont également prévus par les normes et référentiels appliqués en industrie agroalimentaire ; tests de traçabilité, tests de retrait/rappel, voire des tests d’intrusion, pour vérifier que les barrières externes et la réaction du personnel, permettraient de détecter tout intrus (animé de mauvaises intentions ou simplement en danger dans un environnement inconnu)…. De nombreux risques peuvent affecter l’entreprise, dont les risques liés à la sécurité des aliments (une toxi-infection, un rappel produit…), à l’environnement, au climat social, à la malveillance ou à la fraude, et ce dans un contexte réglementaire qui impacte parfois lourdement des entreprises. Si les procédures de gestion de crise prévoient différents scénarii de crise (sanitaire, environnementale, médiatique…), elles se contentent de prévoir l’organisation qui aura pour mission de prendre les « meilleures » options en cas de crise sans avoir défini a priori les modes de fonctionnement alternatifs pour chacun des scenarii. Or l’actualité nous fournit régulièrement des exemples de crises se traduisant malheureusement par une réduction très conséquente du chiffre d’affaire de l’entreprise voire la disparition de l’entreprise, faute de capacité de récupération rapide. L’enjeu d’un Plan de Continuité d’Activité (PCA) est précisément de combler cette lacune lorsqu’une crise concerne des ressources critiques. Le PCA peut ainsi être vu comme un outil complémentaire des procédures de gestion de crise, munissant l’entreprise de modes de fonctionnement alternatifs prédéfinis visant sa continuité d’activité, lorsqu’un scénario anticipé se produit. | ||
2. Le Plan de Continuité d’Activité : principe |
||
Construire un PCA consiste à trouver des solutions alternatives robustes et exhaustives dans la couverture des risques significatifs pour l’entreprise pour assurer la production. Les risques sont par définition illimités et aucune norme n’en dresse une liste exhaustive. Imaginer tous les scenarii qui pourraient impacter la capacité de l’entreprise à répondre aux besoins de ses clients - et plus largement de ses parties prenantes - est donc impossible. Il nous faut donc une méthode. Il existe sur ce point un Guide très complet, le « Guide pour réaliser un plan de continuité d’activité » (édition 2013), conçu par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. Ce guide s’adresse à l’ensemble des acteurs économiques il peut sembler parfois excessif pour une application à l’échelle d’une PME de l’agroalimentaire; il fournit néanmoins des clefs méthodologiques intéressantes. Le principe est résumé dans le schéma en page suivante (fig.1) et s’articule autour de quelques concepts-clefs dont :
| ||
3. Construire un PCA : jusqu’où aller ? |
||
On le devine l’exercice peut rapidement mener très loin et conduire à investir un temps considérable dans l’échafaudage de scenarii finalement très peu probables. Il s’agira d’analyser les 5 catégories de ressources critiques, par exemple à l’aide d’un arbre d’Ishikawa (« arête de poisson »), puis d’évaluer les risques associés en se concentrant sur les situations raisonnablement prévisibles, permettent déjà d’élaborer un PCA pragmatique « a minima ». Citons deux exemples de situations « raisonnablement prévisibles » :
Quelques processus ou procédures clef des systèmes de management peuvent être utilisés dans ces deux cas: veille et analyse de risques, anticipation et gestion de crise, définition des processus et de leur suivi opérationnel… L’intégration des systèmes est alors un facteur d’optimisation significatif, parce qu’il offre des références internes pour définir sur cette base des modes dégradés, ou pour les transmettre à des sous-traitants temporaires. | ||
Conclusion |
||
Dans un contexte de marché très concurrentiel, la capacité d’une entreprise à rassurer ses clients par la mise en place d’un PCA peut s’avérer un atout significatif. Ce travail sera par ailleurs grandement facilité pour les entreprises qui structurent le management des risques et de la performance au sens SQEP (Sécurité-Qualité-Environnement-Performance) voire qui déploient un Système de Management Intégré (cf. ExarisInfo N°58). Enfin, pour les entreprises concernées par ISO9001, cette démarche est en totale cohérence avec l’analyse des risques liée au fonctionnement des processus au cœur de la version prévue en septembre 2015. Exaris peut vous accompagner dans la construction de votre PCA, notre équipe est à votre écoute Contactez-nous pour avancer ensemble ! | ||
Construire un système de lutte contre la fraude alimentaire (B14) |
|||
|
|||
Maîtriser les dangers allergènes (A12) |
|||
|
Siège social |
Tél. +33 (0)9 51 19 32 12 |